On parle de yachts à plus de 10 millions, de biens d’exception, dont la valeur d’achat varie grandement lorsque l’on tient compte de tout le patrimoine – objets, œuvres d’art, produits de luxe, matériel électronique etc. – que transporte l’embarcation une fois mise à l’eau. Car un yacht n’est pas un moyen de transport ordinaire, c’est une maison sur l’eau, qui reprend très souvent les codes, le confort, le luxe, des autres propriétés de son propriétaire. Une différence tout de même : l’environnement naturel qui l’entoure ; en mer le moindre accident prend des proportions difficilement imaginables pouvant se chiffrer en dizaine de milliers, voire millions, de francs.
« En yachting, il n’y a pas de « petits » accidents ; pas de « petites factures » introduit Demush Menishi, expert Yachting chez PSPI.
Un secteur où la « scalabilité » des sinistres est extrêmement grande … faisant (encore plus) grimper la facture.
« Un de nos clients, heureux propriétaire d’un splendide yacht, est victime d’une avarie dans des conditions météo douces aux abords des côtes. Le moteur est à l’arrêt et le client sent poindre l’angoisse qui le pousse à transformer un simple « Pan-Pan » en « Mayday » ». Si le premier appel – Pan-Pan- engendre – généralement – un remorquage dont le coût est maitrisé, le Mayday est quant à lui une injonction faire à toute embarcation aux abords immédiats de se détourner pour sauver toutes les âmes à bord du bateau émetteur. « Le sauvetage des biens matériels dans le cas du Mayday devient alors un luxe qui peut engendrer un coût démesuré » précise Demush Menishi. « Ce sauvetage lui aurait coûté la somme pharaonique de 850’000 d’euros sans l’intervention d’un avocat, que nous lui avons recommandé, qui réduira finalement la note à une centaine de milliers d’euros ».
Pour pimenter le tout, le propriétaire n’avait pas cru utile de souscrire à une protection juridique, « comme beaucoup de propriétaires de yachts » commente Demush Menishi. Pourquoi un tel dénominateur commun ? Sans doute car le risque de sinistre est minimisé, voire négligé. “On pense, à tort, qu’un problème en mer est extrêmement rare. D’une part, c’est statistiquement faux, d’autre part, lorsque cela arrive la facture est très salée”.
Chaque sinistre est différent, inattendu, saisissant. Des exemples, l’expert en a des dizaines. « Il ne faut jamais faire preuve d’arrogance face à la mer » conclut-il, et donc, prendre ses précautions bien en amont en anticipant le pire pour être prêt à y faire face.
Les conseils de Demush Menishi à tous les propriétaires de bateaux :
- Toujours se méfier des bateaux ayant eu de nombreux sinistres : c’est souvent le signal d’un problème lié à sa conception.
- La protection juridique est une assurance indispensable que vous solliciterez très probablement.
- Choisir un pavillon de qualité c’est se garantir un contrôle technique de qualité.
- Dès que le bateau est destiné à être loué (Charter) vous adjoindre les services d’un yacht manager compétent, un avocat maritime.
- Enfin, ne pas négliger le risque Cyber, beaucoup d’argent transite et attire l’avidité de petits génies de l’informatique prêts à tout pour vous départir de vos avoirs.