Dans la grand-messe de l’Art contemporain qu’est ART BASEL, un frémissement se fait sentir. Du nouveau, de l’original, une manière de bousculer les codes. Initiatrice de ce mouvement, la Fondation Sigg Art , soutenant et des artistes émergents utilisant les nouvelles technologies. En lançant son prix SIGG ART PRIZE dans le cadre de Art Meta organisé pour la première fois à Art Basel, la Fondation a souhaité les mettre à l’honneur et les rendre visibles. Héloïse, responsable du secteur FINE ART chez PSPI, y était. L’occasion de parler intelligence artificielle, promotion de l’innovation artistique, amour de l’Art, et démocratisation de la culture avec Pierre Sigg créateur de la Fondation, sa fille Maurine Vice-présidente , et Robin Feldmann en charge du digital.

Des valeurs que partage totalement PSPI, très heureuse de pouvoir assister et soutenir des acteurs comme la Fondation Sigg. Avec une mission commune : rendre accessible l’art pour l’une, l’assurance pour l’autre, au plus grand nombre.

Pouvez-vous tout d’abord nous expliquer le rôle de Sigg Art Foundation?

Pierre : Notre mission est de soutenir les artistes, les jeunes talents, ceux qui ont envie d’entrer dans l’histoire via l’innovation technologique. Innover est essentiel car dans ce que nous appelons le « visual art » (Impressionnisme, art contemporain, art moderne) tout a déjà été fait, et depuis très longtemps. Nous avons donc choisi de nous concentrer sur un segment artistique de niche : l’Art Digital, afin d’être en lien avec la société contemporaine.

Nous accompagnons donc les artistes qui ont du talent et qui ont envie de challenger l’histoire via l’innovation technologique.

Par quoi cet accompagnement passe-t-il ?

Maurine : En plus de sa collection, la Sigg Art Fondation a développé plusieurs programmes de résidence dans plusieurs endroits : en France, en Arabie Saoudite, en Grèce. Des lieux chargés d’histoire, qui permettent aux artistes de s’immerger dans la culture locale afin de la préserver via l’Art, tout en apprenant des techniques culturelles innovantes. Car l’art, et l’Art digital, peut se mettre au service de la préservation de l’héritage culturel! Comme à Al-UIa par exemple, un berceau archéologique où les artistes via l’art digital ont pu miniaturiser les œuvres pour les perpétuer visuellement.

Pierre : Au sein des résidences, un langage cross-culturel se met en place. C’est très important d’ouvrir le dialogue entre les artistes, mais aussi entre eux et la culture, l’héritage, tout en créant des liens avec l’innovation.

Parlez-nous de ArtMeta, organisée pour la première fois à ArtBasel

Maurine : Art meta est la 1ère foire digitale qui prend place pendant Art Basel. Cela offre aux 4 artistes qui ont été sélectionnés par notre équipe une formidable visibilité : Ben Elliot, Grégory Chatonsky, Justin Aversano, Bernar Venet. On essaye d’avoir plusieurs médiums d’Art Digital représentés : screen, print, VR, sculpture. On voit ainsi la pluralité des technologies qui s’offrent aux artistes.

Pierre : C’est primordial que les acteurs du digital, du numérique, de l’art digital, puissent se retrouver, et encore plus important qu’ils puissent le faire à Art Basel car ils ne peuvent plus être mis de côté. Peut-être que bientôt Art Meta vivra indépendamment de Art Basel, voire pourrait la dépasser !

En tant que soutien à l’art digital, quel est votre positionnement par rapport à l’intelligence artificielle (IA) ?

Robin : Pour nous, l’IA n’est pas une révolution technologique comme internet, mais une révolution culturelle aussi impactante que la photographie pendant la révolution industrielle. L’IA révolutionne la manière dont on se représente les choses et comment on se voit à travers l’image, générée par des milliards de données issues du web. Ce n’est pas une représentation exacte, l’imagination y tient une place importante. On parle alors d’ « Artificial Imagination ».

Dans le jury du Sigg Art Prize, vous avez justement placé une intelligence artificielle (IA). Pouvez-vous nous expliquer cette décision ?

Maurine : Nous voulions avoir une IA au même niveau que les autres membres du jury. Par ce choix, nous sommes précurseurs.
Mais pour nous, c’est très important d’être tous au même niveau, entre membres « humains » et IA. Pour cela, nous avons donné le plus d’objectivité possible au « jury IA », sans que nous team SIGG y mettions de la subjectivité. Il a donc fallu travailler cette IA de manière très neutre. Mais attention : il est important de garder un dialogue entre la machine (l’IA) et l’homme, celui qui va analyser les résultats. Nous avons veillé à cela, ce qui est aussi le fil rouge de notre exposition à Art Meta.

Robin : Pour nous c’est une volonté, et notre approche, d’avoir un jury le plus multidisciplinaire possible. Nous avons des leaders culturels, des professeurs, un collectionneur de NFT et donc cette IA aussi qui vient compléter cette approche multidisciplinaire du jury.

Photo  : oeuvre de Grégory Chatonsky – Terre Seconde