En marge du Monaco Yacht Show – le salon international de superyachts qui se tiendra du 22 au 25 septembre prochains et auquel PSPI participe chaque année – nous avons voulu nous pencher sur un phénomène nouveau qui re-dessine un peu, depuis quelques mois, la manière d’envisager l’usage du Yacht.
Mais avant d’en parler, un petit retour en arrière s’impose. Comme nous l’expliquions l’été dernier (article à retrouver ici ), en pleine vague Covid, le secteur du Yachting a su tirer son épingle du jeu de la paralysie ambiante, allant même jusqu’à enregistrer une croissance. Comme l’expliquait Charles Croce-Spinelli, expert de l’assurance Yacht chez PSPI: “Un yacht offre en effet un niveau d’isolement qu’aucun autre hébergement ne peut offrir, en ayant absolument tout sur place, baignade et farniente comprises!”. Une aubaine à cette période. Mais ce qui aurait pu être un épiphénomène, éphémère comme l’ont été d’autres changements apparus durant le Covid (on se souvient de l’engouement pour les ventes à la ferme, dont les chiffres post-confinement sont revenus à la normale), semble au contraire avoir perduré. Et plus encore, s’être renforcé. Comment ? C’est ce que l’on vous explique ici.

Suivez-nous, 20’000 lieux sur les mers, à la rencontre de nouveaux habitants ayant fait le pari de vivre sur l’eau à l’année.

Considérés comme de véritables “maisons sur l’eau”, cette étiquette souvent accolée aux Yachts se trouve être en réalité une étiquette de forme, et non de fond. Car si toutes les commodités sont effectivement offertes sur ces bateaux de luxe, reproduisant les codes de l’habitat tels que les connaissent les UHNWI, la fonctionnalité même des Yachts n’était, jusqu’à présent, pas celle d’une maison. Le Yacht était un habitat de loisir, un transport de luxe sur lequel, certes, il faisait bon vivre, mais dans une optique de déplacement d’un point A à un point B, avec parfois des haltes plus ou moins prolongées dans certains lieux.

Mais depuis quelques mois, les choses évoluent. Avec la pandémie, les Yachts sont, pour la première fois, envisagés comme de vrais lieux de vie, comme en témoigne un architecte spécialisé dans un récent article (Elle Décoration, n°289, Juin 2021, “20’000 lieux sur les mers” ) :

“Auparavant considéré comme une maison de vacances, le yacht aujourd’hui est un nouveau chez-soi. On le construit pour y passer plus de temps, pour être plus autonome, avec des capacités de stockage pour les vivres et un réservoir de carburant plus important.”

À cela s’ajoute également une restructuration de l’espace, adaptée aux besoins d’une “vraie” vie sur l’eau, à l’année. Un espace bureau, une salle de classe, mais également des nouveaux espaces pour l’équipage – désormais pleinement embauché sur ces bateaux -, comme aux nouveaux venus tels que des enseignants employés à l’année, des nurses, des professeurs de sport etc. L’idée étant de transposer ce qui était le quotidien en maison à terre, sur un yacht. Outre l’employabilité aux contours nouveaux c’est donc tout l’agencement et la scénarisation des intérieurs qui s’envisagent différemment. “Quid des contraintes ? ” soulève l’article précité : “Quasiment aucune : du dressing XXL à la piste de bowling, en mer comme à terre tous les rêves sont permis.”

Et pour ceux qui avaient pour habitude de vivre dans un immeuble ou une résidence, le Yacht répond aussi désormais à leurs attentes : annoncé pour une mise en mer à l’été 2024, “Somnio” sera le plus grand Yacht du monde avec ses 222 mètres de long, et le seul super-yacht résidentiel du globe avec ses 39 appartements à la vente répartis sur ses six étages . Vivre en copropriété, sur l’eau. Un signal de plus de cette nouvelle manière d’envisager ce bâti, désormais perçu par certains comme un bien immobilier de plus, au même titre qu’une maison, un appartement, un duplex etc.

Alors, s’il est certes encore trop tôt pour dire si cela s’ancrera encore davantage dans les mœurs, avec un autre phénomène pressenti pour être durable qui est celui du télé-travail, il y a fort à parier que la vie sur les Yacht couplée au statut de travailleur nomade va rapidement faire des émules chez les UHNWI !